C’est après des évènements survenus dans le sud de l’Italie entre travailleurs émigrés et autochtones que Pierre Lucat m’a proposé de porter à la scène les évènements dramatiques d’Aigues-Mortes.
Le 17 août 1893, les marais salants et la ville d’Aigues-Mortes furent le théâtre du plus sanglant « pogrom » de l’histoire française contemporaine. Une centaine d’ouvriers saisonniers italiens fut agressée par une foule armée d’Aigues-Mortais, de chômeurs, de trimards, d’Ardéchois, poussée par les propos xénophobes des discours officiels. Dix immigrés trouvèrent la mort, une cinquantaine furent blessés. Tous les responsables de cette affaire furent acquittés pour éviter de mettre en danger le délicat équilibre politique entre la France et l’Italie.
Dans une période de crise économique comme la nôtre, des faits similaires pourraient se reproduire, comme à Rosarno; il est facile de prendre comme bouc émissaire l’autre, celui qui vient d’ailleurs.
M’appuyant sur les recherches du professeur Enzo Barnabà et Ardéchois moi-même, je me suis glissé dans « la peau d’un Aigues-Mortais » pour essayer de comprendre comment un homme ordinaire pouvait se trouver entrainé dans une telle spirale de violence.
Ce spectacle tente de reconstituer à travers les témoignages d’époque le climat de haine raciale qui permit ce massacre. Le comédien, Marco Chenevier, est accompagné en direct par la musique « Rock » de Paolo Cipriano, lien entre le présent et le passé, texte et musique caractérisent ce « Requiem hommage » aux victimes oubliées d‘Aigues-Mortes.
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